mercredi 14 décembre 2011

Suite de la fin

Les photos de la fin du périple (Paris -> St Nazaire).

Et des vidéos inédites des deux milles derniers km sur la page Vidéos : "Allemagne" " Jackpot" et "Déballage".

mercredi 7 décembre 2011

France : Dunkerque - Saint-Nazaire, suite et fin

Dunkerque-Amiens
Une fois arrivés en France, nous nous sentions déjà à la maison : les derniers km ne seront qu'une formalité. Erreur ! Coup dur au départ de Dunkerque quand nous nous mettons en selle : il faut pédaler face au vent, par 3°C et 100% d'humidité. Moralité, tant qu'on est pas arrivé, on est pas arrivé. Après 2 jours de calvaire nordique, nous sommes accueillis à Amiens chez Jean-Noël, un cyclo. Son jardin donne sur les hortillonnages, anciennes tourbières devenues marais où circulent de nombreux canaux. Le canoë de Jean-Noël est toujours près pour une balade.

Paris
D'Amiens nous filons en train jusqu'à la capitale. En sortant du train à la Gare du Nord, ça nous fait tout bizarre de retrouver Paris. Nous roulons jusqu'à l'Opéra Garnier, nous connaissons la route et nous nous faufilons au milieu de la circulation. Nous passons la semaine avec la famille et les nombreux copains. Nous avons tous pleins de choses à nous raconter.


Blois - Saint-Nazaire
Nous quittons Paris en train et descendons à Mer-sur-Loire, 30km avant Blois. Puis tous les soirs de la semaine nous faisons une étape chez des amis ou de la famille, à Saint-Lubin-en-Vergonnais, à Saint-Pierre-des-Corps, à Aubigné-Racan, à Nantes et à Prinquiau. Nous suivons par moment les bords de Loire, sur l'itinéraire de la Loire à vélo. De Nantes à Prinquiau, Bastien et Christophe nous accompagnent, deux irréductibles, à qui la pluie ne fait pas peur. Tellement "pas peur" que Bastien continue avec nous jusqu'à Saint-Nazaire. Nous retrouvons le front de mer avec un petit pincement au coeur. Nous étions là, 9 mois plus tôt sous le soleil... Après une ultime côte, nous arrivons à Saint-Marc, plus que quelques rues et la boucle est bouclée, dernier virage et nous apercevons la maison. Agnès nous guête par la fenêtre, elle sort aussitôt et dégaine son appareil photo. Plus tard, nous mangeons chez elle avec Jacques, P'tit Jean, Nico et Antoine. Nous prenons une bonne douche puis enfilons notre premier jean depuis 9 mois. Là ça y est : on est arrivé.

mardi 22 novembre 2011

Flanders - Flandres

Nous quittons les dunes sauvages de La Haye par le train qui nous mène à Anvers. Nous slalomons entre les Pays-Bas et la Belgique sans contrainte, sans poste frontière, sans changement de langue ni d'architecture. Nous prenons conscience du Bene de Benelux et notre arrivée en Belgique ne nous marque pas plus que ça. Nous avons plutôt l'impression de poursuivre dans une région à cheval entre plusieurs pays : la Flandre.


Pays plat et propice au vélo, nous y sommes bien accueillis. Comme en Hollande, les pistes cyclables y sont très nombreuses et les gens nous aident gentiment à trouver notre route. Nous arrivons en 3 jours à Brugge que nous visitons en tandem. En se promenant nous croisons Benjamin et Thomas, en vélomobiles. Ils viennent de casser un maillon de chaine. Nous passerons la soirée avec ces pilotes de bolide. C’est notre dernier jour de voyage à l’étranger et c’est un peu comme un cadeau inattendu.




Le lendemain, le 11/11/11, JB, Laurence, Anne et Claudine nous accompagnent jusqu’à Dunkerque. Bonne rigolade le long du canal d’Ostende quand Laurence sort de piste et va "brouter" le fossé... Pique-nique sur la plage : pain, pâté, fromage… il ne manque que le vin rouge ! Le vent tourne et le froid s’installe pour la fin du périple. Nous passons la frontière française dans la roue de Martine à la nuit tombée. Martine et Philippe nous invitent à recharger les batteries à la bière et au gouda bien au chaud. Apres 90km tout le monde va bien dormir cette nuit !

A Dunkerque, nous sommes toujours en Flandres et ceci se confirme par l’architecture en briques, par des digues protectrices et des terres en dessous du niveau de la mer. Nous en profitons pour manger la spécialité locale : les moules-frites, accompagnées de bières dont la dégustation est tout un art. Nous visitons le port lors de l’unique éclaircie du WE et devons reconnaitre que ce n’est pas si horrible que ça !


Merci à tous de nous avoir accompagnés de Bruges à Dunkerque et d’avoir bravé le vent et le froid malgré la fatigue et le rhume. Grâce à vous, on se sent déjà rentrés.

lundi 14 novembre 2011

Nederlanden - Pays-Bas

Nous voila de retour près de chez nous et la flemme nous gagne... Nous vous laissons découvrir les photos, avec des légendes cette fois-ci.

Deutschland – Allemagne

Fuyant le vent et les nuages déversant leur pluie sur la côte de la mer du nord, nous faisons cap à l’est. Choix récompensé par deux jours de vent dans le dos et seulement quelques averses. La campagne allemande est pleine de panneaux solaires. Nous voyons même un bâtiment agricole recouvert de panneaux photovoltaïques sur les trois faces Est, Sud et Ouest. Bien plus au nord que la France, ici, il n’y a pas de mauvaise excuse pour passer à l’énergie verte. Les éoliennes dominent les champs comme au Danemark avec nos suppositoires préférés : les Enercon ;-).

Nous voyons aussi, au bonheur de Claire, des méthaniseurs, deux cuves recouvertes d’une membrane et un container avec le moteur. Seul hic : ils biogazent du maïs ensilé. Ce que l’on appelle de la culture énergétique : je suis au taquet sur le sujet maintenant ! C’est aussi la période de l’épandage, le temps est assez sec pour les agriculteurs et les cuves doivent être vidées avant l’hiver. C’est beaucoup moins fun pour nos narines surtout quand une tonne à lisier décide d’envoyer la purée à 10m de notre pique-nique ! 

Ainsi nous arrivons à Falkenstein… rien de grave c’est juste le nom d’un camping à Kiel. Nous n’avons pas eu assez de la mer Baltique : nous en demandons un supplément, fort agréable car nous sommes très bien accueillis : nous avons une caravane pour le prix d’un emplacement de tente ! Tout près du centre olympique des épreuves de voile des JO de Munich 1972, troisième port olympique du voyage, nous mangeons notre première wurtz face au port et prenons l’air frais en regardant un entrainement de 49er (fourty-niner, dériveur de sport). Nous rêvons d’une embarcation mais la seule dans nos prix est un optimiste pliant pouvant uniquement servir d’annexe !

Nous voilà après deux jours de repos en forme olympique pour reprendre la route jusqu’à la gare de Kiel ! En voiture, direction Hamburg. Une collocation de Warmshowers : Jule, Holger et Flo nous accueillent. Nous allons regarder la finale de la coupe du monde de rugby dans un pub Irlandais, pas si simple à trouver ! Puis nous visitons la ville, enfin le port, sous un ciel bleu et un soleil d’hiver qui réchauffe. Le port est la fierté des hamburgers. Il y a même le Rainbow Warrior le 3eme du nom flambant neuf pour une porte ouverte tout le WE. 

Apres la balade de santé du dimanche, nous traversons dans la brume la partie industrielle de ce fameux port. Interminables 20km de zigzag entre les ponts, les darses, les voies ferrées et les ribambelles de camions jusqu’à sortir de la ville direction Stade. Jolie petite ville touristique sans hôtel mais seulement une auberge de jeunesse pleine de vieux et très onéreuse. L’hôtel le plus cher du voyage, pour en plus dormir en lits superposés ! SUPA… 

Nous longeons l’Elbe et les premières digues protégeant les terres se trouvant sous le niveau de la mer. Les moutons tondent l’herbe de ces ouvrages parfois en chantier de surélévation. Ces terres sont directement concernées par la montée du niveau de la mer. Nous retrouvons les darons Langry au bord de la mer du Nord à Burhave pour un WE. Nous louons une petite maison de vacances et faisons péter le resto ! Du bon temps sans vélo, ça nous change. Nous visitons Bremerhaven, ville portuaire ressemblant un peu à St Nazaire avec un nouveau centre commercial à l’architecture tape à l’œil. Nous trichons encore une fois et mettons le tandem sur l’auto pour passer la frontière hollandaise. Tchuss la Germanie.

dimanche 30 octobre 2011

Danmark – Danemark


La capitale du Danemark est la capitale mondiale du vélo. A peine sorti de la gare centrale, il y a des vélos partout, de tous types et en tous les sens. C’est hallucinant. A Copenhague le vélo n’est pas une plaisanterie. C’est comme le métro à Paris : aller en vélo au boulot, au bistrot, en teuf, à la crèche, à la plage… : tout faire en vélo c’est possible. Les bandes cyclables sont parfois à 4 voies avec des feux dédiés des indications spécifiques et même des limitations de vitesse ! Il n’y a pas encore de radar mais il y a un compteur sur le pont le plus fréquenté (en vélo) du monde. C’est une vraie claque. Les habitants eux réclament encore plus d’aménagement car ce n’est pas encore assez bien ! Nous avons rencontré Bertrand, un français qui habite là depuis 5 ans déjà. Nous nous sommes baladés un peu et sur la piste difficile de rouler côte à côte, les usagés usent rapidement de leur sonnette pour te faire ranger. Les plus stressés ont des vélos de compétition avec boyaux ultra lisse. Les plus cool ont des vélos de ville rouillé, des beaux cols de cygne avec panier en osier. 
Les plus chargés ont des Long John, très long 2 roues avec une caisse centrale, ou des Cargo : 3 roues dont 2 à l’avant. Conduire un vélo utilitaire c’est comme essayé un vélo couché : au début il faut réapprendre, surtout après 2 ou 3 bières ! Un match de bière, euh pardon, de foot qualificatif pour l’Euro ça se fête ! Andreas notre hôte est mécanicien dans un magasin de cycles. Il collectionne les bêtes à pédale. Peu sont comme lui en réalité : les danois viennent chez le réparateur pour des crevaisons. C’est 50% de son travail… 


Le vélo est un moyen de transport que l’on use, qu’on se fait voler et qu’on se fait rembourser par son assurance mais qu’on n’entretient pas ! Le lendemain à 7h debout : direction le port, à fond les ballons sur la piste cyclable, au volant d’un petit bolide. La circulation est fluide et le flux est glissant, c’est comme un bon match de mono basket, tout est en mouvement et l’équilibre est précaire : c’est super ! 3 jours par semaine, Andreas et quelques amis se donnent rdv au port de Christiana et sautent dans l’eau froide. En toute saison… et en octobre l’eau est fraiche. Le viking est plus fort que le froid, il met le cerveau sur off pour plonger la tête la première ! Un petit café par là-dessus et la journée peut commencer. Claire n’a pas sentie en elle l’âme du viking… elle a préféré rester sous la couette.



Nous faisons nos touristes à Copenhague et prolongeons même notre séjour. Le temps est bleu et c’est assez rare parait-il. Nous quittons finalement la capitale en train et traversons la campagne pleine de cochons, de golfs et de bœufs poilus jusqu’au village écologique de Jacob. La vie romanesque qu’il a menée nous tient en haleine toute la soirée. 
En vélo, cet été, il a suivi le journal de bord de son grand père qui a rejoint les maquis norvégiens en 1940 : passionnant. Une bonne rencontre qui nous en apprend des vertes et des pas mures sur son pays. Par exemple, en 1973, la police a tiré sur la foule à balles réelles alors que la population était dans les rues contre l’adhésion du pays à l’UE ! Cet évènement a bouleversé sa vie.


Point de vue environnement, le Danemark est une pointure, mais il y a des failles de taille. Il y a tellement de cochons sur le sol danois que le sol sature de lisier si bien que tous les enfants ont des vers dans le bide… So classe ! Bertrand, hydrologue, nous apprend que l’eau potable est uniquement souterraine, donc il n’y a pas de décharge d’ordures au risque de polluer les nappes. Des incinérateurs se chargent de tous faire disparaitre. Contre toute attente il n’y a aucun tri des ordures ménagères : même l’organique est brulé… Donc pas de méthaniseurs, snif. Néanmoins le pays a massivement investi dans l’éolien, nous apercevons des parcs maritimes de plusieurs centaines d’éoliennes.

Le temps se gâte sur la fin du séjour et nous fuyons la pluie en prenant le train pour l’Allemagne.




jeudi 13 octobre 2011

Sverige : Suède

Après avoir écrasé une bonne nuit dans le ferry sur une mer un peu agitée, nous débarquons à Karlshamn, une ville de la côte Sud de la Suède. Nous sortons les premiers du bateau et sommes contrôlés par 4 femmes flics souriantes qui ne nous demandent même pas nos passeports. “Mais comment allez vous faire sous la pluie ?“ Waterproof ! Aussi tôt dit aussi tôt fait : nous enfilons nos ponchos et la pluie ne nous quitte pas d’un pneu. Nous traversons la campagne en évitant la grosse route, voyons des champs d’oignons, une papèterie, des pelouses impeccables et croisons des Volvo breaks. Nous sommes au pays du Sport-wagon : l’automobile scandinave est nécessairement un break. Ça nous change des 4x4 !!! La pluie cessera le soir pour nous installer dans un camping déjà visité 3 ans auparavant... par hasard à vrai dire.


Les suédois comme les finlandais et les estoniens jouissent du libre accès à la nature. C’est à dire que chacun a le droit de profiter de la nature et de ses fruits : c’est l’allemansrätt. Un suédois nous avoue qu’il n’a jamais payé pour camper en Suède. Cette liberté, nous l’avons perdu il y a quelques mois et la seule expérience du type s’est soldée par une nuit blanche et angoissante. Donc même ici, au pays de Primus (marque de notre réchaud) nous allons au camping, dormons rassurés et repartons propres !


Notre route nous porte au Sud vers la ville de Kivik. Nous longeons l’Hanöbukten, une baie de la mer Baltique. Le temps s’est amélioré mais le vent souffle de face. Pour un jour, nous avons la même route que les oiseaux migrateurs. En Estonie, nous avons vu des centaines d’oiseaux dans un champ. “On dirait des cigognes mais avec un plumage gris et des pattes noires ?!” Effectivement, des milliers de grues cendrées, d’oies sauvages et peut-être même de bernaches fuient le Nord à la recherche d’un hiver plus doux : comme nous ! Faisons vite : la neige arrive de plus en plus tôt ces temps-ci... Cap à l’Ouest vers Malmö. 
 
Nous traversons une campagne assez guindée où les chevaux de courses ont une petite laine sur le dos, les taureaux font les beaux et nous craquons presque pour un chaton. Il s’en est fallu de peu, la pauvre bête... 

Une bonne côte de porc au barbeuk après ça et on est au top.




Nous arrivons à Malmö juste avant la tempête. Heureusement, nous sommes au sec chez Anders, un cyclo-jongleur. Nous passons quelques heures à jongler et faire des équilibres. Le lendemain, nous visitons la ville sous la pluie et dans le vent.

Puis, nous apprécions la réhabilitation des usines Saab à Västra. Bo01 : habitat 2001 est un écoquartier, un exemple d’architecture et d’urbanisme avec une démarche de développement durable et de réduction de l’empreinte écologique si possible avec l’implication des habitants. Le site est remarquable même sous la pluie : il la récupère ! Le tri et la gestion des déchets sont intégrés et l’auto suffisance énergétique est recherchée. Le chauffage est réalisé par un système géothermique de pompage d’eau souterraine. L’électroménager est peu consommateur. La proximité des commerces et des zones tertiaires réduit les déplacements des habitants. Bref, tout est bien. Sauf que dans les faits c’est un quartier chic en bord de mer et plutôt riche où les habitants ont des voitures haut de gamme (par ex : BMW serie 5 break) et passe avec au supermarché en rentrant du boulot...


La ville de Malmö est juste en face de la capitale danoise : København. Nous allons prendre le pont Øresundsbron au dessus du détoit de Sund ,un lieu de trafic maritime important seul accès aux mers du monde depuis la Baltique. Le pont est routier et ferroviaire, il est long de presque 8km (2 fois celui de St-Nazaire). Il y a une autoroute 2x2 voies sur le tablier supérieur et une double voie ferrée rapide à 200km/h sur le tablier inférieur. Le pont relie la Suède à une île artificielle puis se poursuit en tunnel pour passer sous la trajectoire des avions de l’aéroport de Copenhague. Le train n’est pas très cher comparé au péage voiture. De nombreux danois habitent désormais en Suède où l’immobilier est moins cher et continuent de travailler au Danemark. En tout cas c’est le train le plus fastoche que nous avons pris durant ce voyage : ascenseur maxi taille à Malmö, pas de marche à l'accès au train, monstre place pour manoeuvrer aàl’intérieur, ascenseur à Copenhague. Tout ça, gratuit et sans bakchich !

mercredi 12 octobre 2011

Préparez le café, on arrive !

Le 5 octobre, nous avons pris le ferry pour Karlshamn en Suède. Nous avons roulé 4 jours dans le Sud pour rejoindre Malmö puis nous avons pris le pont en train pour Copenhague. Nous voilà au Danemark depuis hier après-midi. Nous ferons un petit récit de la Suède dans quelques jours.

Pour voir notre route jusqu'à aujourd'hui, c'est ici. Et pour connaître notre itinéraire retour, c'est là.

Pour la dinde aux marrons, c'est oui, il faut en garder un bout ! Nous serons rentrés pour Noël.

Notre retour en France est un peu plus précis. Nous prévoyons d'être à Dunkerque le we des 12 et 13 novembre puis de rejoindre tranquillement Paris. Un rdv est déjà fixé à Dunkerque, pour rouler ensemble vers Paris. Contactez-nous si vous êtes motivés pour ce trajet ou un autre. A très bientôt !

Pays baltes

Ces 3 pays, indépendants après la première guerre mondiale, se sont retrouvés englobées de force dans l'Union Soviétique à la sortie de la seconde guerre mondiale. Ils ont ensuite été russifiés : arrivée massive de populations russes (colonisation), nomination de russes à la tête des institutions, le russe et le cyrilique sont imposés, promotion de la culture russe, interdiction des symboles nationaux (drapeaux, hymnes). Une résistance a pris forme dont des maquis dans les forêts et de nombreux opposants ont été déportés au goulag.

45 ans d'Union Soviétique laisse des marques et l'adhésion à l'Europe en 2004 les a sûrement aidé à s'éloigner de la Russie. D'un relief très plat, ils sont tous trois trés boisés, les forêts recouvrent plus de 40% du sol. Ils ont gardé des espaces sauvages et la nature est bien préservée. Très souvent confondus, ces 3 pays sont pourtant bien disctincts, comme nous avons pu le découvrir. Petite astuce pour ne pas les mélanger, ils sont dans l'ordre alphabétique du Nord au Sud.

Eesti : Estonie
Le terme pays baltes, où sont parlées les langues baltes, s'est étendu à l'Estonie. En réalité, l'Estonie est culturellement plus proche de la Finlande que des pays baltes. Le finnois et l'estonien font parties du même groupe linguistique et sont bien distincts du lettonnien et du lituanien. Lorsqu'on passe de la Finlande à l'Estonie, on sent très peu de différences. A la chute de l'URSS, l'Estonie s'est rapprochée au mieux de la Finlande et pendant les 5 premières années d'indépendance, les anciens cadres du parti communiste n'ont pas eu le droit de participer au gouvernement, ce qui a été très profitable pour son dévéloppement.

Tallinn est une toute petite capitale, très mignone et à l'ambiance médiévale. Le mode de vie et les mentalités sont très proches de la Finlande. Les automobilistes ont des comportement civilisés, les voitures stoppent aux passages piétons, laissent passer les vélos aux croisements, les pistes cyclables sont bien pensées, etc. L'aménagement urbain comme rural est soigné, tout semble parfait... sauf que les finlandais viennent en masse à Tallinn pour boire des coups et déambuler complètement saouls dans les rues car l'alcool est beaucoup moins cher de ce coté du golfe de Finlande !

Une fois sortis de Tallinn, nous avons traversés d'interminables forêts. La route longe souvent la mer mais on la voit très peu car les arbres la cachent. La cote est restée sauvage et la forêt côtoie la plage. Sur la route, le bitume est toujours impeccable. Heureusement, car le vent et la pluie ne nous ont pas épargnés. Comme les finlandais, les estoniens roulent en break et ont parfois un cottage à la campagne. Nous avons rencontré Ingrid en faisant nos courses et elle nous a invités à boire un thé dans sa maison d'été. Fleurs, légumes et pommiers entourent la petite maison en bois. A l'intérieur, une vieille cuisinière à bois est toujours en fonctionnement et nous avons eu l'honneur de goûter un alcool de pomme distillé par son père il y a plus de 10 ans. Les quelques rencontres que nous avons faites était très chaleureuses. L'Estonie étant tres peu peuplée (1,3 million d'hab.), nous avons croisé beaucoup plus d'arbres que d'habitants !

Latvija : Lettonie
La frontière est presque invisible sur notre petite route : tout juste 2 drapeaux côte à côte mais une surprise nous attendait : y'a pas d'euros ici mais des lats... Tandis que l'Estonie est entrée en zone euro en janvier dernier, la Lettonie et la Lituanie, plus fortement affaiblies par la crise ont repoussé l'échéance pour une date indéterminée. Les 45 ans d'Union Sovietiques ont laissé plus de marques en Lettonie. A peine passé la frontiere, les voitures sont plus grosses, plus puissantes et les comportements moins civilisés. Les regards sont plus sombres. Certains villages ont des allures de zones industrielles désafectées où les jeunes trainent et boivent. Le pays semble un peu à l'abandon. La crise l'a fortement touché et le taux de chômage est élevé. A Riga, la capitale, l'ambiance parait moins sereine qu'à Tallinn. C'est une grande ville où la police est très présente.


Le paysage est toujours très plat et forestier, avec une jolie cote, par contre les routes sont pourries et nous avons eu jusqu'à 40km de pistes en une journée. La pluie nous a laissé tranquille mais nous avons eu beaucoup de vent de face. Parfois, un petit remontant s'impose.





Lietuva : Lituanie
Juste après la frontière, le 2 octobre, nous sommes allés à l'hotel profiter un peu du confort et fêter notre 7ème mois de voyage. Notre passage en Lituanie a été très court, 3 jours seulement. Une fois passée la frontiere Lituanienne, les routes s'améliorent, les pistes cyclables réapparaissent... Et pourtant, Darius, chez qui nous avons été logés à Klaipeda, pense que la situation économique de la Lituanie est encore moins bonne que la Lettonie. Une chose est sûre là où les lituaniens sont bons c'est au basket ! C'est le sport national et même les pubs dans les rues ont des paniers ou des ballons oranges.


A Klaipeda, nous avons été accueillis comme des rois chez Darius. Un soir par semaine, la communauté cyclo de la ville se retrouve dans son sauna. Et nous arrivons le bon soir ! Nous avons passé la soirée entre le sauna et le salon à discuter autour d'un thé. Nous avons découvert que Claude Marthaler, célèbre cyclo suisse, était venu chez lui quelques semaines avant nous. Nous roulons un peu dans sa roue et ca nous réchauffe le coeur. Un grand merci à Darius, Renata et Luka pour leur chalereux accueil.





Voir les albums Estonie, Lettonie et Lituanie

mardi 27 septembre 2011

Suomi - Finlande


Depuis Viborg en Russie, nous avons pédalé jusqu’à Kuopio a travers forets et lacs. Forets et lacs, forets et lacs, forets et lacs... monotone parfois mais d'un calme et d'une sérénité réconfortants. Le relief nous a surpris, nous nous étions préparé avec joie a retrouver du plat, et non !?! de petites cotes rythment la route.

A Kuopio, nous avons retrouvé Janne, un copain d'Erasmus de Jean. Nous avons pu apprécier les joies du "summer cottage" de sa famille. Un endroit très mignon au milieu de la foret et au bord d'un lac ou ses parents ont construit des petites maisons en bois. 
Au cottage, nous avons fait comme les finlandais, nous sommes allés cueillir des airelles et des myrtilles, nous avons fait un tour de barque puis un sauna. Nous avons suivi la coutume, faire des aller-retours entre le sauna et le lac pour se rafraichir, et c'est vraiment agréable. Nous n'avons pas du tout eu froid en sortant du lac et pourtant le soleil était voilé et la température proche de 14oC. En hiver, ils font un trou dans la glace... les fous !


Le temps restant pluvieux et pressés de repartir vers le Sud, nous avons pris un train pour Helsinki. Nous avons passé un weekend chez Essi, la copine de Janne. Nous avons découvert (ou redécouvert) la capitale si paisible, pris le temps de flâner, de voir des iles et même de faire un tour de...vélo ! Les finlandais ont déjà tout prévu pour la bicyclette en ville et dans les transports... ils ont un temps d'avance. C'est agréable en ville et très pratique dans le train. Le contrôleur trouve même le tandem pas si long quand il le voit contenir dans l'espace vélo. Tout le monde roule en vélo, pour se balader, aller travailler, aller a l'école... C'est un vrai bonheur de se sentir a sa place et de ne plus être un objet permanent de curiosité.

Merci beaucoup a Janne, a sa famille et a Essi pour leur chaleureux accueil et leurs tartes aux myrtilles !


Nous avons pris le bateau pour Tallinn en Estonie et faisons route vers Klaipeda en Lithuanie. Voir la carte.

jeudi 15 septembre 2011

Россия : Russie

Moscou
L'arrivée a Moscou est un choc.
Plus de foulard ni de vetement de "camouflage" mais de longues jambes nues, de profonds décolletés et de tres hauts talons. On peut dire que les femmes russes osent les tenues excentriques. Dans les rues, on aperçoit beaucoup de belles femmes, grandes, élancées et énormément de grosses voitures, noires, aux vitres tintées. A chaque traversée de rue, nous sommes surpris des voitures arretées au feu : des gros 4x4 Porsche Cayenne, Land Rover, Lexus et d'autres sportives comme des Mercedes V12 ! On comprend vite l'intéret du 4x4 en ville quand on voit ou ils se garent...

 Peu de vélos dans les rues de Moscou. Tout est fait pour la voiture et malgré la largeur des avenues, il n'y a pas la place pour faire des pistes cyclables... Ce qui ne nous a pas empeché de faire un tour de la ville en vélo avec 4 cyclos Irina et son copain, Ivan et Eliana. Irina a peur que nous l'imaginions agent double, buvant de la vodka, l'ouchanka vissé sur la tête et la kalach prete a faire feu, comme dans un film de James Bond... Nous avons eu juste deux problemes : une crevaison et une bonne saucée. Cette pluie nous a poussé dans un café ou nous avons pu gouter quelques spécialités comme le fameux borsch, soupe a base de betterave.

Nous avons logé chez Julia dans un block au look tres soviétique au deuxieme étage qui est au premier niveau... avec ses deux fils : Misha et Arkadi, mignons comme tout.

Nous avons croisé Masha qui faisait escale a Moscow exactement lors de notre passage. C'est cool de voir une connaisance si loin de chez soi. Elle nous a confirmé que les Moscovites vivaient dans un monde a part ou la grosse voiture a 1 million ½ de roubles est nécessaire (300 k€). Nous avons découvert avec elle les joies de la poste russe. Apres 10 minutes d'attente devant un guichet ou nous étions premiers dans la file, nous avons demandé gentiment combien de temps nous devions encore attendre. La femme nous a retorqué qu'elle n'etait pas en train de ne rien faire ! C'est sur ! ...mais vous le faites tres lentement dites-donc !


Moscou - St-Pétersbourg
Nous avions l'habitude des bakchishs en Turquie et en Iran pour mettre le tandem dans les soutes des bus. En Iran, nous sommes devenus de fins négociateurs, on s'en sortait avec 5$ maximum. A Moscou, deux copains cyclos nous accompagnent a la gare et discutent avec le chef. Tout s'arrange une fois que le billet de 1000 roubles (25€) est glissé dans la poche : le tandem est rangé dans le wagon de queue. Et oui, ici aussi ça marche comme ça ! Pour nous consoler, le train de nuit est tres confortable et nous dormons bien...




St-Pétersbourg
St-Pétersbourg est une ville tres harmonieuse, tous les batiments du centre sont dans un style néo-classique et rien ne vient troubler ce parfait équilibre. C'est tres agréable de se promener a pied ou en vélo dans la ville, le long du fleuve la Neva, le long des canaux, a travers les parcs et de découvrir les batiments au hasard des rues. Nous avons rencontré Katerine et Dmitry, deux cyclos qui sont venus cet été en France et qui parlent bien français. Ils nous ont laissé leur appart en toute confiance et nous ont indiqué les coins sympa de la ville. Sur la place centrale devant l'Ermitage nous avons essayé un rickshaw et Vova, son pilote, nous a fait faire un tour gratuit, sous la pluie !



St-Pétersburg - Suomi (Finlande)
Le train était a 5h53. C'est tôt. C'etait tellement tôt qu'on l'a loupé... pas de beaucoup, de 2 minutes. C'est quoi 2 minutes dans une vie ? Le hic, c'est que notre visa expirait ce jour la et nous devions donc passer la frontiere. Pas de plaisanterie avec les militaires russes. L'autre hic : c'etait le seul train du jour qui acceptait les vélos... La galere. Au guichet, on a reussi grace a Dmitry a se faire rembourser une partie du billet. Le code informatique devait dater d'avant spoutnik car ca a pris une bonne demie-heure. Nous avons ensuite changé de gare pour prendre notre roue de secours. Un petit train régionnal qui nous a amené a Vyborg. De la, nous avons pédalé jusqu'a la frontiere finlandaise. Une fois traversé le No man's land et les postes de douane, nous voila tiré d'affaire. Pas si mécontents d'avoir passé la frontiere de notre retour en Europe a bicyclette. A bicycleeettteeeuuuu... Il fait beau, la route est jolie a travers les sapins... pardon les épicéas.

lundi 5 septembre 2011

Iran

Deux jours en Iran suffisent pour anéantir vos préjugés. Les gens vous accueillent, sont prêts à prendre de leur temps pour vous aider, mais ils ne s'imposent pas. Ils sont contents de rencontrer des étrangers. Internet, la télévision et les touristes sont autant de fenêtres sur le monde. Beaucoup de sites internet sont bloqués mais les iraniens sont de bons hackers. Les filtres sautent facilement. Facebook n'est pas accessible et pourtant tout le monde a un compte... La télé par satellite est interdite mais tout le monde a une parabole sur le balcon. BBC émet une chaine en perse et beaucoup de chaines d’opposition émettent via des satellites coréens.
Dans la chaleur étouffante de Téhéran, les jeunes organisent des batailles d’eau mais ça aussi c’est interdit. Des jeunes qui jouant au pistolet à eau pour se rafraîchir ont été arrêtés et le mouvement durement réprimé (Voir l’article sur Courrier international). Merci à JB et Laurence pour le lien. Tous en vous rencontrant veulent vous montrer le vrai Iran. Pas celui des médias d'Europe ni même celui du Gouvernement d’ici. Un Iran cultivé, éduqué et ouvert sur le monde. Un pays qui a le cœur sur la main et l’hospitalité comme règle de conduite.
Nous ne ressentons absolument aucune insécurité même si nous sommes souvent “pris en otage” : baladés et guidés partout, tout le monde est au petit soin. C’est agréable après les lancés de cailloux chez le voisin turc. A ce propos, nous sommes arrivés en train de Van jusqu’à Tabriz et le départ, initialement prévu à 21h mais repoussé à 5h du mat, a finalement eu lieu à 8h ! Toutes les vitres de notre wagon portaient des traces d’impacts de pierres et nous avons rapidement compris pourquoi. Le train s’est ébranlé vers l’Iran et a essuyé des jets de pierres impressionnants. La plupart des lanceurs sont des adolescents, certains sont bergers. Nous avons imaginés qu’ils n’aimaient pas voir passer un train iranien et le temps de ramasser une pierre, ils sont en face du dernier wagon ou nous sommes installés avec le tandem... Une fois passé la frontière, plus rien. 

Nous avons aussi découvert le Ta’arof. Bien que préparés à cette coutume, c’est assez déroutant. Le réceptionniste du premier hôtel à Tabriz nous annonce que la nuit est offerte. Nous nous regardons, un peu interloqués, prêts à remballer nos liasses de millionnaire mais soudain nous nous souvenons, nous le remercions et lui tendons les billets. Tout commerçant pratique le ta’arof, c’est une marque de respect envers son client. Cependant, ce serait bien malvenu de partir sans payer... Parfois, on aimerait bien tellement on ne comprend rien ! 1€ = 15 000 Rials = 1 500 Tomans. Le Rials est la monnaie utilisée sur les billets mais sur les étiquettes et oralement, tout le monde utilise le Toman. Ce qui fait des nœuds au cerveau les premiers jours et des réactions du genre : “Hein, tout ça ?! mais c’est super cher !... Euh, non... si peu ?!...” Finalement, 10 000 Tomans = 10$ et nous prenons nos repères.

L’image traditionnelle de l’Iran que nous pouvions avoir est celle d’une femme en tchador noir de dos marchant sous un soleil de plomb au milieu de maisons de terre. Cette vision est comparable à celle d’une femme dans une robe à fleurs bleues et blanches, d’un gilet de laine bleu marine et d’un protège mise-en-plis en plastique transparent. A la campagne, les traditions sont encore bien ancrées mais peu en ville. Au plus strict, le tchador est noir et seul le visage est visible. Il y a des variantes : satin ou brodé, avec motifs et parfois en couleurs. Tchador signifie tente et c’est un symbole religieux pour les gens pieux.
Le foulard reste obligatoire et est très commun en ville. La couleur et la forme sont libre dans la limite du politiquement correct. Les femmes attachent leurs cheveux en chignons et en quadruple le volume avec des pinces sur lesquelles sont collées d’énormes fleurs en tissus. On ne voit plus que ça ! Les mèches de cheveux volent au vent, les sourcils sont très épilés et le maquillage de poupée est extrêmement à la mode. Les femmes ne peuvent montrer que leur visage alors elles rivalisent d’ingéniosité pour le mettre en valeur. Même sous 40 degrés, elles portent des “manteaux”, tuniques longues, pour cacher leurs formes. Si la tunique est trop courte, la police se charge de vous rappeler à l’ordre.

Pour la génération de nos parents, peu de femmes travaillent en Iran. C’est en train de changer et aujourd’hui, les femmes de notre âge font des études supérieures et travaillent. Qu’elles travaillent ou pas, à la maison, les tâches ménagères sont exclusivement féminines. D’après leurs maris, la cuisine est leur espace de liberté… Dans le bus, hommes et femmes sont séparés. Les femmes montent par les portes arrière. Une barrière sépare les genres. Dans le métro, les wagons de tête et de queue sont réservés aux femmes. Les hommes depuis la barrière mâtent en leur direction. En Iran, il n’y a pas d’école mixte, pas de piscine mixte, pas de file d’attente mixte. A la plage, de grands rideaux permettent aux femmes de se baigner en maillot à l’abri des regards masculins. Seules les universités sont encore mixtes mais plus pour longtemps. Nous vivons ça comme l'apartheid.

Une liberté bien réduite dans l'espace public sauf lorsqu'on est au volant de sa voiture... Sur les routes, c’est le désordre, voire le chaos qui règne. Le premier jour, il est presque impossible de traverser une rue de Téhéran. Il faut sentir le bon moment, se lancer puis slalomer entre les voitures. Les passages piétons sont presque inexistants et quand il y en a piétons et voitures ne respectent pas les feux rouges ! Sur la route, il est régulièrement rappelé aux automobilistes : “Keep right”… Ce qui ne les empêche pas de couper le trafic de la direction opposé des 4 voies en risquant de se faire emboutir par un gros camion 2426. C’est un vieux poids lourd Mercedes Bens qui ressemble au 911 d’Oliver et Marie en encore plus gros, il y a en pleins ici ! Quelques fonctionnaires tentent de faire appliquer le code de la route... en vain. Motards sans casque, véhicules sans éclairage, clignotants en option, priorité au plus fort aux intersections, feux rouges cramés, changements de file intempestif, motards à contre-sens et sur les trottoirs, et le piéton tente de survivre.
En vélo, c’est assez déroutant car les voitures stationnées en double file s’engagent sur la route, puis dans un second temps (éventuel) le conducteur regarde par la fenêtre... La notion d’angle mort semble inexistante. Nous jouons du klaxon, nous nous imposons et ça passe ! Pas d’incident à déclarer. Enfin, nous décernons à l’Iran le titre de champion du monde de la marche arrière sur bande d’arrêt d’urgence des 4 voies. L’Albanie n’a pas pu conserver son titre devant une telle maitrise... Mais que fait la police !

Elle surveille les plages de la mer Caspienne !
La mer est belle, turquoise, un vert mêlé de bleu et presque propre. Deux militaires en treillis, matraque à la ceinture, sillonnent la plage de long en large en regardant vaguement la mer et joue du sifflet intempestivement. Les femmes se baignent toutes habillées et les hommes sont en marcel au plus découvert. Tiens, il y a un gars qui matte la plage avec des lunettes teintées… Ah il a disparu, ce devait être un espion ! Et ici, des couteaux de cuisine de 40cm à vendre… Hum, non merci.
Sur la plage, on peut faire du cheval, se faire prendre en photo par des photographes en moto qui circulent entre les serviettes et faire du scooter des mers à dix centimètre des baigneurs…
Les militaires font de nouveau joujou avec leur sifflet d’arbitre. Un 4x4 surgit sur la plage et beugle au haut-parleur de sortir de l’eau. Que ce soit clair :
Y a pas le droit de faire de photo des militaires occupés à ne rien surveiller et faire les kékés
Y a pas le droit de fumer sur la plage
Y a pas le droit de jouer dans les vagues
Y a pas le droit de manger, de boire, ni de s’amuser
C’est Ramadan...

C’est un peu compliqué de rouler en Iran en plein été et pendant le Ramadan. On peut manger et boire car nous sommes étrangers et en voyage mais nous évitons de le faire en public. Le plus dur reste de trouver de la nourriture : les restaurants sont fermés et il n’y pas beaucoup de superette bien achalandées. Nous pourrions en revanche avoir un régime chips-Coca Cola-Petit Beurre sans aucun souci ! Oui oui il y a du Coca-Cola en Iran. Sur Facebook un sondage a été lancé sur la question du jeune en Iran ? Sur 100 000 participants 50% le respectent. Le soir, les gens s’invitent à rompre le jeune entre amis ou en famille. Nous découvrons alors le sens initial des mots «Breakfast » et « déjeuner ». Tout s’éclaire ! Au coucher du soleil, à la rupture du jeune, un premier repas est servi avec traditionnellement de la soupe, des tourtes salées, de la salade et des pâtisseries. Puis une bonne heure plus tard, un deuxième repas avec du poulet et du riz au safran... Et à 4h du matin, rebelote ! Nous avons du mal à suivre leur rythme !

Quelques petits détails qui nous ont marqués :
L’alcool est interdit et pourtant on nous a offert à boire du Whisky, du Martini et du vin artisanal. Mais comment est-ce possible demandons-nous naïfs ? Nous n’avons pas très bien compris d’où ça venait mais apparemment il suffit d’appeler quelqu’un que tu retrouves quelque part et tu peux avoir tout ce que tu veux.

En Iran, le copyright n’existe pas. On peut traduire un bouquin en perse et le publier sur Internet très facilement.

En Turquie, un ami nous a donné une bombe anti-agression, Claire ne la lâche plus d’une semelle. Mais en voulant faire l’extension de visa à Téhéran nous nous sommes rendus dans un poste de police administratif. Fouille à l’entrée et jackpot, la petite française s’est fait prendre. C’est interdit en Iran. Interrogatoire tandis que Jean patiente. Bref, ce n’est pas aujourd’hui qu’on va faire nos papiers… A Mashhad, nous allons au site de pèlerinage shiite de l’Imam Reza. Dès les barrières d’accès, la question tombe : « Etes-vous musulman ? » - Ben non… « Alors dehors ! » Apres discussion et quelques coups de fil la situation se détend. Mais à la fouille à l’entrée le couteau suisse de Claire est découvert, demi-tour. L’appareil photo est interdit donc on doit le placer en lieu sûr… Pour le couteau, on trouve une ruse de sioux et ça passe la seconde fois. Enfin dans l’enceinte un homme s’approche de nous et explique que les manches du t-shirt de Jean sont trop courtes et que ses cheveux sont trop long ! Nous réussissons finalement à visiter le site.

Tout le reste est comme sur les photos : magnifique. C'est une sacrée découverte et nous en avons pris plein les mirettes... Merci a tous ceux qui nous ont aidés pendant ces 5 semaines.

mercredi 31 août 2011

Changement de cap

Depuis la Turquie, nous avons beaucoup réfléchi à la suite du voyage car nous avons perdu la motivation pour ce long et ambitieux projet. Nous sentons surtout que nous avons perdu foi en les autres, ce qui est indispensable pour poursuivre sereinement une telle aventure, comme l’écrit si bien la famille Hervé, partie 14 ans en vélo. Nous préférons raccourcir la route et revenir tranquillement en France. Nous partons ce soir pour Moscou. Puis nous rejoindrons la frontière finlandaise en train et nous rentrerons en tandem par le Nord de l’Europe. 

Vous pouvez voir ici le trajet prévu et vous êtes les bienvenus pour nous rejoindre sur la route. Pour connaitre les dates, cliquez sur les pays dans le bandeau de gauche.

Nouvelles d’Iran

Après un mois de congés de blog voici enfin des nouvelles !

Nous nous sommes baladés en bus de ville en ville : Tabriz, Téhéran, Esfahan, Mashhad... L’Iran est immense et nous ne comptons plus les km… Nous avons apprécié de remonter sur le tandem pour pédaler le long de la mer Caspienne, de Sari à Rasht, et échapper au soleil de plomb du Sud. Après les 40°C de Téhéran, difficile de résister à un petit plongeon, toute habillée pour Claire ! Même la pluie devient agréable !

Nous avons découvert un Iran ouvert sur le monde où les gens parlent anglais et sont curieux de connaitre ce qui se passe à l’Ouest. Les Iraniens sont très accueillants et les touristes sont toujours les bienvenus. En 5 semaines, nous avons dormi 3 nuits à l’hôtel et partout nous avons été logés, nourris et guidés. C’est gênant et nous cherchons à aider mais on nous fait asseoir. Nous nous habituons et parfois nous leur cuisinons des crêpes !

Des photos sont déjà en ligne dans l’album Iran et nous publierons bientôt un récit. Vous en saurez plus sur les fous du volant, le voile et le Ramadan…

samedi 30 juillet 2011

Turquie, nos impressions...

La Turquie est une montagne ou les routes montent et descendent inlassablement. Les paysages sont variés mais le mot plat ne semble pas exister. A pédaler ici, on comprend mieux les avantages d'un moteur. Lorsque la route est déserte, les stations services rythment le paysage. La panne d'essence est impossible. L'aire du pétrole bat son plein et pourtant, nous n'avons jamais vu autant de chauffeaux solaires sur les toits. Le nombre de camions sur les routes et les travaux publics sont impressionnants. La Turquie soigne son réseau routier pour améliorer le transport de marchandises et de personnes. Erdogan, le premier Ministre (AK Parti) réélu en juin dernier, a lancé une politique de grands travaux. Depuis 10 ans, l'économie de la Turquie est tres dynamique et pourtant elle exporte toujours peu et importe beaucoup. Mais comment font-ils ? Les recettes viennent de la privatisation de leurs entreprises et de la taxe a la pompe : l'essence turque est la plus chere au monde (2€/L)... 

En Turquie, de nombreuses villes approchent le million d'habitants sans compter Istanbul, Izmir et Ankara qui regroupent a elles seule plus de 20 millions d'habitants. En campagne, on ne trouve que des petites villes ou villages et on traverse parfois 20km désertiques. En ville, certaines femmes portent le voile, le hijab, qui couvre les cheveux et cache le cou, mais beaucoup moins qu'en campagne. On remarque surtout une grande diversité dans les tenues vestimentaires. Dans les villages, on voit tres peu de femmes dans les rues, les commerces sont tenus par des hommes et on ne les voit jamais au café ou les hommes passent beaucoup de temps a boire le thé et jouer aux cartes ou au Tavla (Baggamon). 

Lorsque nous sommes invités dans une famille, les femmes ne mangent pas avec nous. Parfois, elles invitent la fille étrangere a venir avec elles dans leurs pieces. La cuisine est souvent bien équipée de tout le nécessaire et les 3 générations cohabitent, il en résulte un joyeux bazar. Les pieces servent a la fois de salon et de chambre, elles sont tres peu meublées, parfois quelques canapés et une armoire. Le sol est toujours recouvert de nombreux tapis et des coussins servent a s'adosser. Pour manger, ils disposent une nappe et de grands plateaux autour desquels chacun prend place en tailleur. Pour dormir, ils s'installent sur les tapis et nous réservent parfois les canapés. 

En un peu plus de 2 mois en Turquie, nous avons découvert 2 pays. Celui de la ville et son incroyable croissance économique, ses buildings et ses routes en construction, ses habitants, contemporains d'Ikéa, amateurs de vélo et de bierre ! Et la Turquie rurale ou la religion et les traditions sont tres presentes et particulierement dans l'Est ou la femme est réduite aux taches domestiques. Partout en revanche, le meme sens de l'hospitalité. A Sarıcakaya, le sous-prefet nous appelait "mes invités", dans l'Est les Imams et les Muhtars nous ont accueilli avec surprise mais ont ouverts tres vite leur porte. 

Lorsque l'on avance vers l'Est, on observe tristement que l'éducation des jeunes reste un chantier important, a l'Ouest les jeunes parlent facilement anglais mais a l'Est les "hello" sont suivi presque imédiatement de "money money" si ce n'est de jets de cailloux. Les cyclistes et les trains sont particulierement visés par ces incivilités. On en vient meme a considérer les enfants au bord des routes comme des chiens que l'on repere de loin et dont on se méfit. Les moeurs quelques peu violentes s'étendent aussi a l'age adulte et nous (enfin Claire) avons essuyé une claque dans le dos qui n'avait rien d'amicale. Il n'en fallait pas moins pour nous faire péter les plombs et nous décider a quitter la Turquie au plus vite...

Rassurez-vous, notre arrivée en Iran s'est tres bien passée et nous avons rencontré des gens tres sympas et loin des clichés que nous pouvions avoir.

lundi 25 juillet 2011

Turkiye derniere

Turkiye encore, Turkiye toujours

Les cyclos français, Elise et Thomas, rencontrés a Goreme nous rejoignent a Kahta. Ils sont accompagnés de Luc, le petit frere d'Elise. Depuis Katha, ou nous quittons nos petits suisses préférés, nous pédalons jusqu'a Karadut, "camp de base" du Mont Nemrut. Apres un pédalage d'approche "çok karaçık" (prononcer tchok karatcheuk = tres compliqué) dans une chaleur étouffante et une chaussée monstre pourrite nous tombons... dans la piscine ! L'ascension du mont se déroule a pied (sauf Thomas le téméraire), apres 15% on abdique. 
Au sommet du Mont, le roi Antiochus (roi de Commagene) a fait ériger il y a 2000 ans de tres grandes statues des dieux et de lui-meme pour son couronnement ou pour son mausolée. Sous l'énorme tumulus, il y a peut etre sa tombe. Le mystere reste entier...

Sur la route pour Diyarbakır, pendant une journée, Elise et Tom prennent le tandem et nous prenons leurs vélos. C'est notre premiere expérience en vélos chargés ! Depuis que nous sommes dans le sud-est, la chaleur est accablante, nous démarrons a 6h du matin et passons l'apres-midi a l'ombre (40 degré). Nous repartons vers 18h et roulons encore 1 a 2 heures avant de trouver un hébergement dans un village. Parfois le soir, nous sommes accueillis dans une famille ou on nous offre un repas improvisé, généreusement garni puis une piece ou le toit d'un batiment pour la nuit. Nous nous réveillons parfois avant l'aube juste apres le premier appel a la priere vers 4h ! A 8h le soleil tape déja bien fort, on mouille le maillot mais pas le maillot a pois. 
Le tamdem n'est pas une bete de course en montée et meme si en descente nous allons plus vite, au final nous sommes souvent a la traine derriere le trio de tete. Peu importe, chacun son rythme et nous nous retrouvons pour les pauses. Apres 4 mois de route, les habitudes et l'allure des montures sont calées et il n'est pas évident de s'adapter a celles des autres cyclos. L'arrivée sur Diyarbakır est plus roulante et nous nous réjouissons de laisser les montagnes derriere nous.

Diyarbakır

A Diyarbakır, Ibrahim, un ami cyclo, nous accueille chaleureusement dans sa famille. Il vit dans un nouveau quartier ou les immeubles a perte de vue se ressemblent tous, un vrai labyrinthe. Ses parents nous préparent des petits déjeuners et des repas de fete. Nous goutons aux içli köfte (itch-li keuf-té) fait maison par Ilal, la maman d'Ibrahim. Les içli köfte sont de délicieux "raviolis" en forme de coquillage fait a base de pate de boulgour et garni de viande hachée-oignons-persil-menthe noire-piment. Entre les repas, nous nous baladons dans la ville. Diyarbakır est une ville entourée d'un mur d'enceinte de plusieurs km, deuxieme plus grand du monde apres la muraille de Chine. Du haut on a une belle vue sur le Tigre, le deuxıeme fleuve de Mésopotamie. Comme les fortifications, les vieux batiments de la ville (karavanserail, église) sont construits de pierre volcanique noire et sont parfois rayés de blanc.

Depuis Diyarbakır, nous faisons une petite virée a Mardin en Dolmuş, les minibus turcs. Le conducteur est un redoutable pilote, téléphone a l'oreille en plein virage. La ville de Mardin, toute de pierres claires voit son ciel s'obscurcir par un vent chaud contenant la poussiere du désert de Syrie. Le soir nous assistons au tournage d'un film qui a lieu dans un resto chic (on croit meme reconnaitre un comédien turc vu a la télé) et passons la nuit sur le toit de l'hotel face au chateau surplombant la ville.


Turquie derniere... Lac de Van

Nous quittons Diyarbakır et la famille d'Ibrahim nous accompagne jusqu'a la gare routiere. Famille adorable que nous quittons presque comme des proches. Arrivés a Tatvan, la température a fortement chuté, nous nous couvron et nous protégeons d'une grosse averse sous une station service! Apres le Çay, nous partons vers le lac de Van. Un grand lac, véritable mer intérieure a 1650m d'altitude, bordé de hautes montagnes. Le lac détient une originalité unique au monde : il est traversé par une ligne de chemin de fer. C'est la ligne TransAsia qui relie Istanbul a Teheran. Les voyageurs descendent de voiture et montent sur un ferry qui prend aussi le wagon de bagages a son bord. Il traverse ainsi le lac en 4h. 
Nous nous contournons le lac par la route Nord, plus longue mais plus plate. Nous nous réjouissons de retrouver une température et un relief plus doux. Malheureusement le vent se leve, nous bouscule et le lac ressemble de plus en plus a la mer. La cote est magnifique, découpée et sauvage. Les champs de blé dorés se jettent dans l'eau turquoise et les goelands s'agitent en attendant l'orage. Damien, un cyclo français en vélo couché, nous rejoint au milieu de cette poésie... Nous roulons maintenant a six.


Nous sommes surpris de voir a quel point tandem et vélo couché ont des points communs, principalement le rythme et l'originalité. En montée, nous sommes derriere les vélos classiques mais en descente et sur le plat, nous repassons devant. Et les regards des gens sont happés par le vélo couché, peut-etre encore plus que par le tandem ce qui nous offre un peu de repos. A Adilcevaz, nous logeons dans un petit hotel au pied d'un 4000m, le Mont Süphan a 4058m d'altitude. Dans l'hotel, des vélos, des skis, des photos de montagne et les gens qui reviennent du sommet et se baladent en chaussures d'alpi donnent envie d'y aller... La route nous rappelle et des le lendemain, nous commençons par essayer le vélo couché de Damien avant qu'il ne le charge de ses 40kg de bagages. Les premiers 100m, on a l'impression d'avoir 5 ans et qu'on vient de nos enlever les roulettes ! Damien tient le dossier et nous aide, il faut porter son poids vers le coté pour tourner. Petit a petit, nous arrivons a faire quelques metres tous seuls. Puis chacun reprend sa monture et nous avançons vers Van. Parfois, nous nous trempons un peu dans le lac pour nous rafraichir quand le soleil chauffe. Ce lac est un peu salé et tres gluant... hum appétisant.

Nous atteignons enfin Van, terminus de notre route turque et de notre épopée a 6. Luc rentre en France, Elise et Thomas prennent une route Nord vers Doğubayazıt pour l'Iran et Damien est rejoint par un copain pour rouler dans le Caucase avant de rejoindre l'Iran. Nous devions prendre un train ce soir mais il a 8h de retard alors ce sera a 5h demain matin ! Nous arriverons a Tabriz demain... en Iran !!!