dimanche 26 juin 2011

Vélorution ou critical mass : même combat !

Avec un compte FB vous pouvez voir une vélorution turque a laquelle nous avons participé !!!

lker et Betul grace a qui nous passons quelques jours bien agréables a Ankara !

lundi 20 juin 2011

Saricakaya – Ankara

Partis vendredi 17 juin de Saricakaya, nous avons mis 5 jours pour atteindre Ankara. Encore et toujours des montagnes… La chaleur est parfois difficile a supporter et nous cherchons l’ombre pour les pauses.

A Osmankoy, premiere etape, nous avons juste le temps de nous abriter non loin de la Mosquee avant que l’orage n’eclate. Arrives quelques minutes avant la priere, d’autres personnes s’abritent a cote de nous et nous rencontrons Zafer et Ulas. Le premier est etudiant en anglais, il souhaite devenir professeur et le deuxieme est un jeune Imam et va bientot partir enseigner la theologie a Istanbul. Apres un bon repas chez la maman de Zafer, nous passons la soiree au cafe autour de cay a discuter phylosophie et religion. Soiree memorable. C’est la premiere fois que nous discutons avec un Imam. Parfois nous avons recours au dessin pour nous comprendre, Jean s’applique pour dessiner des dinosaures… Apres la visite d’une vieille Mosquee, dont le plafond est de bois sculpte, nous passons la nuit au dessus du café a cote du bureau du Muhtar, “chef du village” dependant du Kaymakam.

Apres Nallihan, troisieme etape, nous longeons une enorme centrale themique au charbon. Des bandes transportent le charbon depuis les mines perchees dans les montagnes alentours. Apres les forets puis les collines cultivees des deux premiers jours, le payssage devient desertique. De temps en temps, nous apercevons un aigle. A l’approche de Cayirhan, les montagnes ont des couleurs hallucinantes. La plus remarquable surplombe un lac vert d’eau et la roche porte un degrade du rose au bleu.

A Beypazari, nous faisons un petit tour dans le centre ville ou il y a un quartier de maisons en bois. Apres notre pause cay, plus que quotidienne, nous repartons vers Ankara. De bonnes cotes nous attendent pour le lendemain (col a 1200m), autant s’avancer un peu. Nous nous arretons au café d’un petit village, Akkaya a 4000km pile. Un gars connait quelques mots d’anglais et avec notre charabia de turc nous nous comprenons. Une equipe est venue d’Ankara pour faire un reseau d’eau potable et nous discutons avec eux. Tous les petits vieux du village sont la, nous comprenons parfois les mots bicyclette, francais, 3 mois… mais pas beaucoup plus. Nous passons la fin de la soiree a jouer au Tavla (Baggamon), Jean perd contre moi (pour une fois) mais lorsqu’on joue contre un gars du village, on prend tous les 2 une bonne raclee ! Comme il n’y a pas d’hotel et que nous sommes pas encore prets pour dormir sous la tente, nous passons la nuit dans le café. Il y a un lit dans une toute petite piece. Le lendemain matin, nous ouvrons le café, a la surpise des premiers clients et reprenons la route.

Une bonne etape avec deux cols nous attend avant Ankara. Nous approchons d’Ayas et ne voyons toujours pas la cote arriver c’est inquietant. Comme la carte est peu precise et nous n’avons plus d’altimetre (il a ete casse par les 3 voyous), nous avons du mal a savoir ce qu’il reste a grimper, s’il faut avancer aujourd’hui ou si le reste est realiste pour le lendemain. Apres un bon raidillon, nous arrivons a Ayas ou tous les hebergements sont complets. Nous sommes a 60km d’Ankara. Coup de chance, au café ou nous faisons une pause cay, un gars repars pour Ankara avec un camion. 10 minutes plus tard, nous chargeons tous et nous voila en route pour Ankara. Apres une bonne nuit a l’hotel, nous rejoignons Ilker et Betul, a Cayyolu, au sud-ouest d’Ankara. Nous les avons connu via un forum de cyclo et ils vont nous heberger pour une petite semaine. Notre premiere mission a Ankara est le visa Iranien… Nous courons apres depuis plus d’un mois et esperons que ca va enfin aboutir.

mercredi 15 juin 2011

Bandes de cyclables !

Pour l'urbaniste comme pour le flic "carboy", le cycliste reste un homme de 2nde classe...


bike lanes from Casey Neistat on Vimeo.

2weels2heads@gmaıl.com likes it !

samedi 11 juin 2011

Sarıcakaya, (Sareujakaya) - Eskişehir, Turkiye

Sarıcakaya est une petite bourgade tranquille au fond d’une magnifique vallée. Le relief est allucinant et les habitants charmants. Le Kaymakam (le sous-prefet) s’occupe de tout, nous avons une chambre confortable a l’hotel, nous déjeunons chaque jour au restaurant et un centre de soin n’est pas loin. La premiere semaine, la gendarmerie venait au moins une fois par jour nous prendre pour compléter les dépositions puis pour aller chez le procureur. S’ils ne tombaient pas sur nous a l’hotel, ils demandaient aux habitants et ils nous trouvaient assez vite ! Les ceintures des estafettes sont HS mais nous tentons toujours de nous attacher, ça fait rigoler les gendarmes. İci, la ceinture est “presque” obligatoire... comme le casque en moto.

La route qui nous mene chez le procureur a Mihalgazi, la ville voisine, est spendide. Nous l’avions déja faite en tandem une fois ! Nous contournons un massif rocheu acéré appelé Bozaniç. Depuis, nous avons eu l’occasion d’en faire le tour a pied. Nous sommes montée en bus a l’aller jusqu’a 1200m d’altitude et nous sommes redescendu a pied jusqu’au village situé 1000m plus bas. 5h de marche que nos mollets maudirons... On nous taquine a ce sujet : 3 mois de vélo : pas de probleme mais 5h de marche : 3 jours de courbatures ! La rando est une routine pour nos guides de luxe : Kaymakam, M. le manager du Lycée et le pharmacien. Quelques jours plus tard, ils nous avouerons leurs courbatures. Au cours de la rando, nous nous sommes installés pour le thé au pres d’un cours d’eau que seuls les ours utilisent pour leur toilette... Rassurez-vous, nous avons seulement vu des tortues.

Grace a nos traducteurs : İsmael et Nurcan, professeurs d’anglais a Sarıcakaya, nous avons rencontrons des lycéens de 3 classes différentes puis des collégiens. C’est une leçon d’anglais appréciée par les jeunes et par leur prof ! Nous parlons football, musique, profession et un peu du projet tandem. Nous étonons avec notre panneau solaire et nos idées “renouvelables” mais l’accueil est chaleureux ! Le 2 juin, ils m’offrent même un kek d’anniversaire ! Les collégiens nous ont emmené faire un grand tour de vélo dans les environs puis nous avons joué avec eux au volley et au foot dans la cours du lycée.

Au restaurant ou nous allons tous les jours, la fille de Metin, Rahile, parle anglais. Elle vit avec son mari a Colombus au USA et étudie pour passer l’examen de professeur de littérature en Turquie. Nous discutons beaucoup et sa companie est agréable. Un soir, nous avons pique-niqué au piknik alani des koftés grillés, du caviard d’aubergine, des jus de betterave épicés et salés et toujours du çay. La vallée est tres agricole, tout le monde cultive des légumes dans des serres pres de la riviere. İci, les serres protegent du soleil en été. La température est proche de 35’C l’apres-midi et nous sommes seulement début juin... Le Maire nous a emmené ceuillir des concombres et des salades dans les serres de sa fille. Les turcs aiment beaucoup une salade peu connue chez nous, le Semiz otu (du pourpier). İls sont aussi tres friant de petites prunes vertes legerement acides, les erik, que tout le monde offre et que jqmqis personne ne refuse. Bientot, il y aura des cerises, des nefles et des grenades. Cette dernıere est tres utilisée en jus et aussi en assaisonnement de salade.

La procédure judiciaire suit son cours et avance rapidement grace a notre presence ici. Les 3 coupables sont déja en prison. La famille nous a remboursé l’argent volé et l’équivalent du matériel cassé. Seules quelques centaines de photos et vidéos sont perdues. Apres le travail, le procureur général joue au foot contre le sous-prefet dans l’équipe des gendarmes ! Nous faisons les suporters dans les gradins...


Pour remercier, les gens de l’accueil exceptionnel, nous organisons un repas français. Sans porc et sans alcool ce n’est pas si evident ! Au menu : poivrons a la catalane, crêpes au fromage, poulet basquaise, pas de fromage mais un café gourmant. Comme souvent depuis notre arrivée et particulierement a cette occasion, nous recevons de nombreux cadeaux.


Comme dirait Serkan, un des gendarmes, cette mésaventure nous a permis de découvrir la vraie Turquie et en VİP.

Si rien ne change d’ici la, on repart mardi 14 juin de Sarıcakaya. Nous avons renvoyé en France un colis de 15kg avec la remorque BOB, le filtre a eau et du matériel dont on se sert peu. Un autre colis de 2kg est parti avec les cadeaux dont un en marbre! Le tandem est en bon état, seul le retro est cassé. Nous repartons donc allegé mais toujours en tandem. On va bien préparer notre itinéraıre et dormir a l’hotel toutes les nuits jusqu’a Ankara. De la capitale nous ferons une escursion touristique en Capadoce.

mardi 7 juin 2011

Ça peut arriver n'importe où...

Nous sommes depuis un peu plus d’une semaine dans la même ville, Sarıcakaya (prononcer Sareu-dja-kaya), pour nous reposer, reprendre nos esprits et réfléchir a la suite du voyage. Rassurez-vous nous sommes en bonne santé et entre de bonnes mains ici. Les turcs sont adorables et peuvent être difficilement dépassés en termes d’hospitalité. Même le consulat français est étonné de toutes les attentions qu'on nous porte. Nous ne payons ni l'hôtel, ni le restaurant et sommes leurs "hôtes" et recevons maintes fois des excuses chaque jour.

Nous nous sommes fait agresser dans la nuit du vendredi 27 mai alors que nous étions dans la tente. Bilan, Jean s’est fait frappé violemment mais s’en sort seulement avec 14 points de sutures à l’arcade, quelques contusions et un bon mal de cou. J’ai réussi à m’échapper et m’en sors avec une foulure à la cheville et des égratignures sur les bras et les jambes. On s’est fait voler nos cartes mémoires, 50€ et ils ont cassés la caméra GoPro, l’altimètre, la boussole et un arceau de la tente. Ça aurait pu être pire donc on s’estime chanceux dans notre malheur. La gendarmerie a retrouvé les 3 brigands en moins de 24h. Nous avons passé beaucoup de temps à la gendarmerie pour la déposition puis au Palais de Justice avec le procureur général. Tous ont été d’une remarquable efficacité.

Aucun fait similaire n’est survenu dans les 40 dernières années dans cette sous-préfecture. C’est très rare en Turquie et ça aurait pu arriver n’ importe où. Nous n’avons pas eu de chance c’est tout et nous comptons sur vous pour véhiculer ce message. Ça fait réfléchir sur les lieux où nous pensons dormir à présent et de toute façon nous sommes incapables de redormir dans notre tente pour l’instant.

Juste après l’agression, nous avions envie de tout arrêter et de rentrer immédiatement en France. Après quelques jours de repos, nous trouvons dommage d’avoir dépenser tant d’énergie à mettre en place ce projet et de tout stopper d’un coup. Pour l’instant, nous ne savons pas encore dans quelles conditions nous poursuivons. Le problème du vélo, c’est que quand on est fatigué, on a envie de s’arrêter. Parfois, il faut faire 10km de plus pour trouver un lieu sûr et en fin de journée c’est trop. Ici, tout le monde nous dit que ce serait dommage de ne pas continuer. Le Sous-Préfet nous encourage à aller de l’avant et à ne pas briser notre rêve.

Nous avons la possibilité d’alléger au maximum nos bagages et/ou de prendre deux vélos pour mieux rebondir. Cependant, cette mésaventure nous rend plus humble et nous doutons désormais de nos capacités… Nous avons eu l’idée de poursuivre en moto 125cc, en prenant les mêmes routes qu’en tandem. Nous avons choisi la moto turque de nos rêves : la Kanuni Breton ! Kanuni c’est Soliman le Magnifique, le faiseur de loi. Et le modèle qui nous plait s’appelle Breton, c’est un signe du destin pour Jean… Nous pourrions faire du 20km/h de moyenne même en montée ! Le seul hic : nous n’avons pas le permis moto et il est obligatoire en Turquie... Comme, nous nous sommes fait vacciner du camping libre par 3 sauvages, nous dormirons chez l’habitant ou à l’hôtel. Ce qui va faire grossir le budget hébergement…

Bref, pour l’instant, rien n’est décidé, nous sommes dans le flou et peut-être que vos réactions nous aiderons à décider.

Gros bisous à tous.

lundi 6 juin 2011

mercredi 1 juin 2011

D'Istanbul a Düsköy...

D’Istanbul a Iznik
Le vapur c’est le bateau de passagers qui traverse le Bosphore comme un métro. Il coute 0€80 le ticket et c’est gratuit pour les vélos ! Passer de l’Europe a l’Asie en bateau chaque jour pour allez bosser... De leur coté, les parents Carbo prennent un des deux ponts avec a leur bord tous nos bagages ! Nous voyageons léger. Nous ne prenons pas le temps de visiter la partie Orientale de la ville mais nous nous égarons vers Fenerbatche et son gros stade en béton. Puis sur la cote, nous trouvons une piste cyclable plate sur presque 25km... nous avions oublié comme c’était plus silencieux que l’autoroute. Dans une immense baie entierement dédiée a la construction navale nous demandons notre chemin au bon moment a Omer. Les parents Carbo s’y perdrons ;-). Nous avons rendez-vous au centre de Bayramoğlu devant la Mosquée. Nous nous y retrouvons et cherchons un coin pour dormir. Nous sommes finalement acceptés pour la nuit dans une maison en chantier avec une vue imprenable sur la mer de Marmara. Nous traversons cette derniere le lendemain, non sans mal (la carte étant fausse) pour rejoindre le lac d’Iznik. Apres un petit col a 340m et une bonne descente vers le lac, nous retrouvons les parents de Claire pour notre derniere soirée ensemble. Je bricole un nouveau réchaud a bois a base de boite d’huile de 5L et de conserves et nous finissons l’Ouzo... Le site est magnifique, le lac est calme et le temps beau. Seule ic : le sol est pleins de détritus et l’eau n’inspire pas a la baignade. Pendant la nuit, des jeunes fétards viennent boire des coups et attirent la police, nous gardons un oeil ouvert au début puis tout le monde s’endort.
Le lendemain, apres avoir bien trié nos affaires et tout rangé nous nous séparons vers 15h... Nous profitons du retour en France des parents de Claire pour qu’ils emportent des sauvegardes de photos, le carnet que nous venons de finir, l’ancien réchaud a bois et quelques souvenirs.
Accolades maternelles et paternelles... et zou ! en selle again ! Nous ne faisons que 25km pour se poser pres du lac sur un terrain de foot s’érodant et tombant dans le lac. Ce lac nous fait penser a Ohrid en Macedoine, les montages sont plus petites mais le couché de soleil est aussi rouge.

De Isnik a Bilecik
Le lendemain, a Isnik, une ville a l’Est du lac, nous déjeunons sur le trottoir et des cireurs de chaussures nous apportent des çay et des journaux pour couvrir le sol ! Nous visitons cette ville antique greque, romaine, byzantine et ottomane riche d’Histoire. L’amphithéatre est presque a l’abandon mais les murailles et 3 des 4 vieilles portes de la ville sont toujours visibles. Au cybercafé nous tentons de remplir le fomulaire pour le visa iranien. La dépose de nos empreintes a l’Ambassade a Paris n’a, a priori, servi a rien ! Il faut remplir un formulaire sur internet pour obtenir un numéro d’autorisation avec lequel on peut faire la demande de visa... super chiant. C’est alors que débarque un gars pressé qui veux nous inviter chez lui pour la soirée. C’est Soner. Il revient une heure plus tard avec son épouse İnci et son fils Tibet. C’est la premiere famille cyclotouriste de Turquie ! Nous prenons le goûter apres leur avoir fait essayer le tandem. Puis un super plat de kofte nous attends et nous continuons nos démarches administives sur le net. La télé est presque tout le temps allumée. Selon Soner, c’est le cas dans beaucoup de familles turques et l’inactivité est responsable de l’embompoint qu’ils appellent “Turkish Army” ! Soner est prof d’histoire et İnci est institutrice, leur fils de 21 mois ne parle pas encore mais comprend tout tres bien ! Leur maison toute proche du lac d’İznik est bien confortable et bien équipée.

Le lendemain, apres un copieux petit déjeuner, nous attaquons la montée vers Yenişehir et ça monte raide de raide ! La vue sur le lac est magnifique. A 300 m du col un automobiliste nous propose de redescendre a İznic pour boire un çay ! C’est gentil mais cet innocent ne doit pas faire souvent de vélo par ici ! A l’entrée de Yenişehir nous déjeunons a l’ombre, il est déja midi et le soleil tape bien fort : j’ai un coup de barre rien qu’a l’idée de retourner faire le formulaire Iranien. Claire se motive et galere sur des ordi en turc avec des connections internet sensible a la chaleur... Dehors, je discute avec des lycéens et lycéennes fan de facebook et twitter. Puis deux mecs un peu chelou viennent ouvertement chercher la merde ! C’est sans compter sur un commerçant d’en face qui vient m’en débarasser en deux tirades impressionnantes d’énergie. Nous sympathisons avec les gars du cyber café, musiciens en herbe. Un ami prof d’anglais nous rejoint, nous offre du fanta et nous leur montrons notre projet. Nous repartons sans réussir a remplir le formulaire. Dam... 10 km de route gravillonnée en travaux nous attendent. Les camions en nous doublant projettent des petits graviers sur les molets de Claire, ouille. Je suis épargné. La route recommence a monter et a la sortie du village de İncirli, İsmaël nous indique un lieu pour dormir. Un tas de cailloux, des déchets et des anciens barbeuc nous y attendent mais nous trouvons un coin d’herbe convenable. Le nouveau réchaud a bois fabriqué au bord du lac d’Isnik fonctionne, du feu de dieu, pour la çorba d’İnci, les pates grecques et même une petite infusion digestive pour un bilan carbone nul ! De plus, le nouveau modele ne salit plus le fond des popottes ! Juste avant la tombée de la nuit, nous recevons un garçon qui nous offre des prunes vertes. Nous lui offrons un “caprice” (un cigare russe Greque fourré au chocolat). Je fais avec lui un tour de tandem... il est petit et touche a peine les pédales. La pénombre s’installe et son pere nous rejoint pour un monologue en turc sur la route a empreinter... Nous lui parlons en français comme ça personne ne se comprend !

Le lendemain nous montons encore et encore entre les carrieres de marbre beige, les champs d’oignons et de tournesols. La redescente finale se fait attendre et les vallons se succedent interminablement. Nous arrivons a Pelitözu pour pique-niquer du pain et du peynir (fromage) lorsque Ecen vient vers nous avec des tomates, des concombres et du salam (salami). Ouahou ! Elle est en terminale et prépare son examen de juin. Nous tentons de l’inviter boire le çay mais sa mere l’a deja preparée... Lorsque nous voulons repartir nous sommes a plat. Un attroupemet d’écoliers nous regarde réparer avec curiosité. Un voisin nous regonfle la roue dans un petit atelier avec un compresseur fait maison ! En sa companie, nous avons la chance de visiter la mosquée du village. De l’extérieur, on ne peut pas immaginer comme c’est magnifiquement peint a la main, decoré de marbre et de dorures. Nous reprenons la route et déclinons son invitation pour aller a son piknik alani.

Bilecik est a peine a 5km et c’est en descente. Nous trouvons un cyber café performant et réussisons enfin a remplir le formulaire qui change de question toutes les 10min. İl doivent le changer en temps réel et plusieurs fois Claire doit prendre patience pour tout refaire. Mais c’est un succes ! Un jeune homme, Metin, vient naturellement nous proposer de boire un “kafe” chez lui. Finalement nous y passons la soirée et la nuit avec ses colocs Emir et Atif. İls nous font gouter une soupe traditionnelle, la tarhana. Les sujets vont bon train, voyage, politique, etc. Et ils nous offrent un portrait de Mustapha Kemal, connu aujourd’hui sous le nom d’Atatürk, c’est un personnage tres important ici. İl est le fondateur et le premier président de la République turque (1923). Il a notamment instauré la laicité, donné le droit de vote aux femmes (avant 1945!) et remplacé l’alphabet arabe par l’alphabet latin. Son portrait est présent dans tous les cafés et bistrots de Turquie, il regarde vers l’avenir. Bientôt il y a l’élection du premier ministre et le favori, Erdoğan, immite le regard d’Atatürk sur les photos de campagne. Sur toutes les routes de Turquie sillonnent des camions aux haut-parleurs hurlants et entierement décorés a l’effigie des partis politiques.

De Bilecik a Düzköy...
Nous repartons le lendemain alors que Metin a révisé toute la nuit son exam de math ! La veille, il nous avait pourtant dit qu’il se sentait pret... Nous prenons un petit déj dans le parc arboré du centre ville. Les anciens y viennent passer le temps mais nous n’y avons encore jamais vu de femme... Ce matin, c’est un papi qui nous paie le çay ! Nous descendons toute la ville et nous sommes maintenant sur une autoroute. Nous la remontons jusqu’a trouver le chemin pour Ankara. Une petite route qui va de village en village. Au premier d’entre eux : Yeniköy, nos çay sont offerts en compagnie de Hasan, Ali, İren, Serat, Yaşar et Suleyman ! On est prévenu, ça monte et ça descent pas mal dans le coin. Plus tard, nous mangeons a l’ombre, la vue est magnifique. Les montagnes sont a pic et parsemées de teintes rouges. Avant Küre, nous croisons la trafic-gendarma, super détendue. Hamitabat est lui un petit hameau dont les maisons arborent de magnifiques pans de bois. Nous passons Yakacit ou l’on nous offre encore du çay. A la sortie du village, il y a une côte absolument démentielle... elle finira de nous achever. Un gars en moto s’arrête a notre hauteur et nous demande si nous ne connaissons pas Nat et Jaco, deux américains... Il est un peu bizarre et nous refusons de le suivre chez lui ou il nous invite pourtant a seulement 10km !!! Nous le quittons et nous enfonçons dans une ancienne vigne d’ou nous avons une magnifique vue sur les montagnes et la riviere. Presque installés, Claire aperçoit les deux cyclos. Nat a vecu en France et parle tres bien français, mais nous améliorons avec eux notre anglais. On mange ensemble et passons un tres bon moment au son de la guitare que Jaco a achetée a Istanbul. Un cyclo chanteur avec une guitare ce n’est pas commun. Un bivouac a la gratte au milieu d’une belle vallée turque, c’est inoubliable !

Le lendamain, nous nous levons de bonne heure et espérons rouler un peu avec eux. Nous établissons un nouveau record de vitesse en essayant de les suivre : 61,4 km/h... Au village d’İnhisar nous prenons ensemble un çay et une photo tous les quatre. Apres quelques courses au marché, nous repartons en nous disant au revoir, on va les laisser filer devant. Nous avons la meme route jusqu’a Ankara et ils vont aussi en Chine mais pas par l’Iran. Meme si nous n’allons pas a la meme vitesse, nous sommes bien motivés a réhausser la moyenne journaliere des derniers jours. La route est magnifique, ossilant a travers la montagne découpée par la riviere. Au sommet d’un col, une montagne isolée semble sortir de terre comme dans le grand caynon... C’est magnifique. A Mihalgazi nous achetons du miel, au pied de la mosquée, non sans mal, puis mangeons a l’écart du village. L’orage menace et nous annulons notre sieste. Nous passons devant une tres belle fontaine aux faiences bleues et une écoles ou les éleves semblent bien a l’écoute. Le temps est lourd et les mollets chauffent dans les montées. Notre carte est une fois de plus completement fausse mais pres de Laçin nous ne nous trompons pas. Apres une cinquantaine de km parcourus, nous décidons de nous arreter pour nous reposer. Un champ fauché fera l’affaire et le boulgour acheté au marché n’a pas de mal a descendre ! La route qui nous attend est bien dure a en croire la carte. Nous esperons être a Ankara pour le premier anniversaire du voyage : le 2 juin (c’est le mien !).