dimanche 30 octobre 2011

Danmark – Danemark


La capitale du Danemark est la capitale mondiale du vélo. A peine sorti de la gare centrale, il y a des vélos partout, de tous types et en tous les sens. C’est hallucinant. A Copenhague le vélo n’est pas une plaisanterie. C’est comme le métro à Paris : aller en vélo au boulot, au bistrot, en teuf, à la crèche, à la plage… : tout faire en vélo c’est possible. Les bandes cyclables sont parfois à 4 voies avec des feux dédiés des indications spécifiques et même des limitations de vitesse ! Il n’y a pas encore de radar mais il y a un compteur sur le pont le plus fréquenté (en vélo) du monde. C’est une vraie claque. Les habitants eux réclament encore plus d’aménagement car ce n’est pas encore assez bien ! Nous avons rencontré Bertrand, un français qui habite là depuis 5 ans déjà. Nous nous sommes baladés un peu et sur la piste difficile de rouler côte à côte, les usagés usent rapidement de leur sonnette pour te faire ranger. Les plus stressés ont des vélos de compétition avec boyaux ultra lisse. Les plus cool ont des vélos de ville rouillé, des beaux cols de cygne avec panier en osier. 
Les plus chargés ont des Long John, très long 2 roues avec une caisse centrale, ou des Cargo : 3 roues dont 2 à l’avant. Conduire un vélo utilitaire c’est comme essayé un vélo couché : au début il faut réapprendre, surtout après 2 ou 3 bières ! Un match de bière, euh pardon, de foot qualificatif pour l’Euro ça se fête ! Andreas notre hôte est mécanicien dans un magasin de cycles. Il collectionne les bêtes à pédale. Peu sont comme lui en réalité : les danois viennent chez le réparateur pour des crevaisons. C’est 50% de son travail… 


Le vélo est un moyen de transport que l’on use, qu’on se fait voler et qu’on se fait rembourser par son assurance mais qu’on n’entretient pas ! Le lendemain à 7h debout : direction le port, à fond les ballons sur la piste cyclable, au volant d’un petit bolide. La circulation est fluide et le flux est glissant, c’est comme un bon match de mono basket, tout est en mouvement et l’équilibre est précaire : c’est super ! 3 jours par semaine, Andreas et quelques amis se donnent rdv au port de Christiana et sautent dans l’eau froide. En toute saison… et en octobre l’eau est fraiche. Le viking est plus fort que le froid, il met le cerveau sur off pour plonger la tête la première ! Un petit café par là-dessus et la journée peut commencer. Claire n’a pas sentie en elle l’âme du viking… elle a préféré rester sous la couette.



Nous faisons nos touristes à Copenhague et prolongeons même notre séjour. Le temps est bleu et c’est assez rare parait-il. Nous quittons finalement la capitale en train et traversons la campagne pleine de cochons, de golfs et de bœufs poilus jusqu’au village écologique de Jacob. La vie romanesque qu’il a menée nous tient en haleine toute la soirée. 
En vélo, cet été, il a suivi le journal de bord de son grand père qui a rejoint les maquis norvégiens en 1940 : passionnant. Une bonne rencontre qui nous en apprend des vertes et des pas mures sur son pays. Par exemple, en 1973, la police a tiré sur la foule à balles réelles alors que la population était dans les rues contre l’adhésion du pays à l’UE ! Cet évènement a bouleversé sa vie.


Point de vue environnement, le Danemark est une pointure, mais il y a des failles de taille. Il y a tellement de cochons sur le sol danois que le sol sature de lisier si bien que tous les enfants ont des vers dans le bide… So classe ! Bertrand, hydrologue, nous apprend que l’eau potable est uniquement souterraine, donc il n’y a pas de décharge d’ordures au risque de polluer les nappes. Des incinérateurs se chargent de tous faire disparaitre. Contre toute attente il n’y a aucun tri des ordures ménagères : même l’organique est brulé… Donc pas de méthaniseurs, snif. Néanmoins le pays a massivement investi dans l’éolien, nous apercevons des parcs maritimes de plusieurs centaines d’éoliennes.

Le temps se gâte sur la fin du séjour et nous fuyons la pluie en prenant le train pour l’Allemagne.




jeudi 13 octobre 2011

Sverige : Suède

Après avoir écrasé une bonne nuit dans le ferry sur une mer un peu agitée, nous débarquons à Karlshamn, une ville de la côte Sud de la Suède. Nous sortons les premiers du bateau et sommes contrôlés par 4 femmes flics souriantes qui ne nous demandent même pas nos passeports. “Mais comment allez vous faire sous la pluie ?“ Waterproof ! Aussi tôt dit aussi tôt fait : nous enfilons nos ponchos et la pluie ne nous quitte pas d’un pneu. Nous traversons la campagne en évitant la grosse route, voyons des champs d’oignons, une papèterie, des pelouses impeccables et croisons des Volvo breaks. Nous sommes au pays du Sport-wagon : l’automobile scandinave est nécessairement un break. Ça nous change des 4x4 !!! La pluie cessera le soir pour nous installer dans un camping déjà visité 3 ans auparavant... par hasard à vrai dire.


Les suédois comme les finlandais et les estoniens jouissent du libre accès à la nature. C’est à dire que chacun a le droit de profiter de la nature et de ses fruits : c’est l’allemansrätt. Un suédois nous avoue qu’il n’a jamais payé pour camper en Suède. Cette liberté, nous l’avons perdu il y a quelques mois et la seule expérience du type s’est soldée par une nuit blanche et angoissante. Donc même ici, au pays de Primus (marque de notre réchaud) nous allons au camping, dormons rassurés et repartons propres !


Notre route nous porte au Sud vers la ville de Kivik. Nous longeons l’Hanöbukten, une baie de la mer Baltique. Le temps s’est amélioré mais le vent souffle de face. Pour un jour, nous avons la même route que les oiseaux migrateurs. En Estonie, nous avons vu des centaines d’oiseaux dans un champ. “On dirait des cigognes mais avec un plumage gris et des pattes noires ?!” Effectivement, des milliers de grues cendrées, d’oies sauvages et peut-être même de bernaches fuient le Nord à la recherche d’un hiver plus doux : comme nous ! Faisons vite : la neige arrive de plus en plus tôt ces temps-ci... Cap à l’Ouest vers Malmö. 
 
Nous traversons une campagne assez guindée où les chevaux de courses ont une petite laine sur le dos, les taureaux font les beaux et nous craquons presque pour un chaton. Il s’en est fallu de peu, la pauvre bête... 

Une bonne côte de porc au barbeuk après ça et on est au top.




Nous arrivons à Malmö juste avant la tempête. Heureusement, nous sommes au sec chez Anders, un cyclo-jongleur. Nous passons quelques heures à jongler et faire des équilibres. Le lendemain, nous visitons la ville sous la pluie et dans le vent.

Puis, nous apprécions la réhabilitation des usines Saab à Västra. Bo01 : habitat 2001 est un écoquartier, un exemple d’architecture et d’urbanisme avec une démarche de développement durable et de réduction de l’empreinte écologique si possible avec l’implication des habitants. Le site est remarquable même sous la pluie : il la récupère ! Le tri et la gestion des déchets sont intégrés et l’auto suffisance énergétique est recherchée. Le chauffage est réalisé par un système géothermique de pompage d’eau souterraine. L’électroménager est peu consommateur. La proximité des commerces et des zones tertiaires réduit les déplacements des habitants. Bref, tout est bien. Sauf que dans les faits c’est un quartier chic en bord de mer et plutôt riche où les habitants ont des voitures haut de gamme (par ex : BMW serie 5 break) et passe avec au supermarché en rentrant du boulot...


La ville de Malmö est juste en face de la capitale danoise : København. Nous allons prendre le pont Øresundsbron au dessus du détoit de Sund ,un lieu de trafic maritime important seul accès aux mers du monde depuis la Baltique. Le pont est routier et ferroviaire, il est long de presque 8km (2 fois celui de St-Nazaire). Il y a une autoroute 2x2 voies sur le tablier supérieur et une double voie ferrée rapide à 200km/h sur le tablier inférieur. Le pont relie la Suède à une île artificielle puis se poursuit en tunnel pour passer sous la trajectoire des avions de l’aéroport de Copenhague. Le train n’est pas très cher comparé au péage voiture. De nombreux danois habitent désormais en Suède où l’immobilier est moins cher et continuent de travailler au Danemark. En tout cas c’est le train le plus fastoche que nous avons pris durant ce voyage : ascenseur maxi taille à Malmö, pas de marche à l'accès au train, monstre place pour manoeuvrer aàl’intérieur, ascenseur à Copenhague. Tout ça, gratuit et sans bakchich !

mercredi 12 octobre 2011

Préparez le café, on arrive !

Le 5 octobre, nous avons pris le ferry pour Karlshamn en Suède. Nous avons roulé 4 jours dans le Sud pour rejoindre Malmö puis nous avons pris le pont en train pour Copenhague. Nous voilà au Danemark depuis hier après-midi. Nous ferons un petit récit de la Suède dans quelques jours.

Pour voir notre route jusqu'à aujourd'hui, c'est ici. Et pour connaître notre itinéraire retour, c'est là.

Pour la dinde aux marrons, c'est oui, il faut en garder un bout ! Nous serons rentrés pour Noël.

Notre retour en France est un peu plus précis. Nous prévoyons d'être à Dunkerque le we des 12 et 13 novembre puis de rejoindre tranquillement Paris. Un rdv est déjà fixé à Dunkerque, pour rouler ensemble vers Paris. Contactez-nous si vous êtes motivés pour ce trajet ou un autre. A très bientôt !

Pays baltes

Ces 3 pays, indépendants après la première guerre mondiale, se sont retrouvés englobées de force dans l'Union Soviétique à la sortie de la seconde guerre mondiale. Ils ont ensuite été russifiés : arrivée massive de populations russes (colonisation), nomination de russes à la tête des institutions, le russe et le cyrilique sont imposés, promotion de la culture russe, interdiction des symboles nationaux (drapeaux, hymnes). Une résistance a pris forme dont des maquis dans les forêts et de nombreux opposants ont été déportés au goulag.

45 ans d'Union Soviétique laisse des marques et l'adhésion à l'Europe en 2004 les a sûrement aidé à s'éloigner de la Russie. D'un relief très plat, ils sont tous trois trés boisés, les forêts recouvrent plus de 40% du sol. Ils ont gardé des espaces sauvages et la nature est bien préservée. Très souvent confondus, ces 3 pays sont pourtant bien disctincts, comme nous avons pu le découvrir. Petite astuce pour ne pas les mélanger, ils sont dans l'ordre alphabétique du Nord au Sud.

Eesti : Estonie
Le terme pays baltes, où sont parlées les langues baltes, s'est étendu à l'Estonie. En réalité, l'Estonie est culturellement plus proche de la Finlande que des pays baltes. Le finnois et l'estonien font parties du même groupe linguistique et sont bien distincts du lettonnien et du lituanien. Lorsqu'on passe de la Finlande à l'Estonie, on sent très peu de différences. A la chute de l'URSS, l'Estonie s'est rapprochée au mieux de la Finlande et pendant les 5 premières années d'indépendance, les anciens cadres du parti communiste n'ont pas eu le droit de participer au gouvernement, ce qui a été très profitable pour son dévéloppement.

Tallinn est une toute petite capitale, très mignone et à l'ambiance médiévale. Le mode de vie et les mentalités sont très proches de la Finlande. Les automobilistes ont des comportement civilisés, les voitures stoppent aux passages piétons, laissent passer les vélos aux croisements, les pistes cyclables sont bien pensées, etc. L'aménagement urbain comme rural est soigné, tout semble parfait... sauf que les finlandais viennent en masse à Tallinn pour boire des coups et déambuler complètement saouls dans les rues car l'alcool est beaucoup moins cher de ce coté du golfe de Finlande !

Une fois sortis de Tallinn, nous avons traversés d'interminables forêts. La route longe souvent la mer mais on la voit très peu car les arbres la cachent. La cote est restée sauvage et la forêt côtoie la plage. Sur la route, le bitume est toujours impeccable. Heureusement, car le vent et la pluie ne nous ont pas épargnés. Comme les finlandais, les estoniens roulent en break et ont parfois un cottage à la campagne. Nous avons rencontré Ingrid en faisant nos courses et elle nous a invités à boire un thé dans sa maison d'été. Fleurs, légumes et pommiers entourent la petite maison en bois. A l'intérieur, une vieille cuisinière à bois est toujours en fonctionnement et nous avons eu l'honneur de goûter un alcool de pomme distillé par son père il y a plus de 10 ans. Les quelques rencontres que nous avons faites était très chaleureuses. L'Estonie étant tres peu peuplée (1,3 million d'hab.), nous avons croisé beaucoup plus d'arbres que d'habitants !

Latvija : Lettonie
La frontière est presque invisible sur notre petite route : tout juste 2 drapeaux côte à côte mais une surprise nous attendait : y'a pas d'euros ici mais des lats... Tandis que l'Estonie est entrée en zone euro en janvier dernier, la Lettonie et la Lituanie, plus fortement affaiblies par la crise ont repoussé l'échéance pour une date indéterminée. Les 45 ans d'Union Sovietiques ont laissé plus de marques en Lettonie. A peine passé la frontiere, les voitures sont plus grosses, plus puissantes et les comportements moins civilisés. Les regards sont plus sombres. Certains villages ont des allures de zones industrielles désafectées où les jeunes trainent et boivent. Le pays semble un peu à l'abandon. La crise l'a fortement touché et le taux de chômage est élevé. A Riga, la capitale, l'ambiance parait moins sereine qu'à Tallinn. C'est une grande ville où la police est très présente.


Le paysage est toujours très plat et forestier, avec une jolie cote, par contre les routes sont pourries et nous avons eu jusqu'à 40km de pistes en une journée. La pluie nous a laissé tranquille mais nous avons eu beaucoup de vent de face. Parfois, un petit remontant s'impose.





Lietuva : Lituanie
Juste après la frontière, le 2 octobre, nous sommes allés à l'hotel profiter un peu du confort et fêter notre 7ème mois de voyage. Notre passage en Lituanie a été très court, 3 jours seulement. Une fois passée la frontiere Lituanienne, les routes s'améliorent, les pistes cyclables réapparaissent... Et pourtant, Darius, chez qui nous avons été logés à Klaipeda, pense que la situation économique de la Lituanie est encore moins bonne que la Lettonie. Une chose est sûre là où les lituaniens sont bons c'est au basket ! C'est le sport national et même les pubs dans les rues ont des paniers ou des ballons oranges.


A Klaipeda, nous avons été accueillis comme des rois chez Darius. Un soir par semaine, la communauté cyclo de la ville se retrouve dans son sauna. Et nous arrivons le bon soir ! Nous avons passé la soirée entre le sauna et le salon à discuter autour d'un thé. Nous avons découvert que Claude Marthaler, célèbre cyclo suisse, était venu chez lui quelques semaines avant nous. Nous roulons un peu dans sa roue et ca nous réchauffe le coeur. Un grand merci à Darius, Renata et Luka pour leur chalereux accueil.





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