samedi 30 juillet 2011

Turquie, nos impressions...

La Turquie est une montagne ou les routes montent et descendent inlassablement. Les paysages sont variés mais le mot plat ne semble pas exister. A pédaler ici, on comprend mieux les avantages d'un moteur. Lorsque la route est déserte, les stations services rythment le paysage. La panne d'essence est impossible. L'aire du pétrole bat son plein et pourtant, nous n'avons jamais vu autant de chauffeaux solaires sur les toits. Le nombre de camions sur les routes et les travaux publics sont impressionnants. La Turquie soigne son réseau routier pour améliorer le transport de marchandises et de personnes. Erdogan, le premier Ministre (AK Parti) réélu en juin dernier, a lancé une politique de grands travaux. Depuis 10 ans, l'économie de la Turquie est tres dynamique et pourtant elle exporte toujours peu et importe beaucoup. Mais comment font-ils ? Les recettes viennent de la privatisation de leurs entreprises et de la taxe a la pompe : l'essence turque est la plus chere au monde (2€/L)... 

En Turquie, de nombreuses villes approchent le million d'habitants sans compter Istanbul, Izmir et Ankara qui regroupent a elles seule plus de 20 millions d'habitants. En campagne, on ne trouve que des petites villes ou villages et on traverse parfois 20km désertiques. En ville, certaines femmes portent le voile, le hijab, qui couvre les cheveux et cache le cou, mais beaucoup moins qu'en campagne. On remarque surtout une grande diversité dans les tenues vestimentaires. Dans les villages, on voit tres peu de femmes dans les rues, les commerces sont tenus par des hommes et on ne les voit jamais au café ou les hommes passent beaucoup de temps a boire le thé et jouer aux cartes ou au Tavla (Baggamon). 

Lorsque nous sommes invités dans une famille, les femmes ne mangent pas avec nous. Parfois, elles invitent la fille étrangere a venir avec elles dans leurs pieces. La cuisine est souvent bien équipée de tout le nécessaire et les 3 générations cohabitent, il en résulte un joyeux bazar. Les pieces servent a la fois de salon et de chambre, elles sont tres peu meublées, parfois quelques canapés et une armoire. Le sol est toujours recouvert de nombreux tapis et des coussins servent a s'adosser. Pour manger, ils disposent une nappe et de grands plateaux autour desquels chacun prend place en tailleur. Pour dormir, ils s'installent sur les tapis et nous réservent parfois les canapés. 

En un peu plus de 2 mois en Turquie, nous avons découvert 2 pays. Celui de la ville et son incroyable croissance économique, ses buildings et ses routes en construction, ses habitants, contemporains d'Ikéa, amateurs de vélo et de bierre ! Et la Turquie rurale ou la religion et les traditions sont tres presentes et particulierement dans l'Est ou la femme est réduite aux taches domestiques. Partout en revanche, le meme sens de l'hospitalité. A Sarıcakaya, le sous-prefet nous appelait "mes invités", dans l'Est les Imams et les Muhtars nous ont accueilli avec surprise mais ont ouverts tres vite leur porte. 

Lorsque l'on avance vers l'Est, on observe tristement que l'éducation des jeunes reste un chantier important, a l'Ouest les jeunes parlent facilement anglais mais a l'Est les "hello" sont suivi presque imédiatement de "money money" si ce n'est de jets de cailloux. Les cyclistes et les trains sont particulierement visés par ces incivilités. On en vient meme a considérer les enfants au bord des routes comme des chiens que l'on repere de loin et dont on se méfit. Les moeurs quelques peu violentes s'étendent aussi a l'age adulte et nous (enfin Claire) avons essuyé une claque dans le dos qui n'avait rien d'amicale. Il n'en fallait pas moins pour nous faire péter les plombs et nous décider a quitter la Turquie au plus vite...

Rassurez-vous, notre arrivée en Iran s'est tres bien passée et nous avons rencontré des gens tres sympas et loin des clichés que nous pouvions avoir.