mardi 7 juin 2011

Ça peut arriver n'importe où...

Nous sommes depuis un peu plus d’une semaine dans la même ville, Sarıcakaya (prononcer Sareu-dja-kaya), pour nous reposer, reprendre nos esprits et réfléchir a la suite du voyage. Rassurez-vous nous sommes en bonne santé et entre de bonnes mains ici. Les turcs sont adorables et peuvent être difficilement dépassés en termes d’hospitalité. Même le consulat français est étonné de toutes les attentions qu'on nous porte. Nous ne payons ni l'hôtel, ni le restaurant et sommes leurs "hôtes" et recevons maintes fois des excuses chaque jour.

Nous nous sommes fait agresser dans la nuit du vendredi 27 mai alors que nous étions dans la tente. Bilan, Jean s’est fait frappé violemment mais s’en sort seulement avec 14 points de sutures à l’arcade, quelques contusions et un bon mal de cou. J’ai réussi à m’échapper et m’en sors avec une foulure à la cheville et des égratignures sur les bras et les jambes. On s’est fait voler nos cartes mémoires, 50€ et ils ont cassés la caméra GoPro, l’altimètre, la boussole et un arceau de la tente. Ça aurait pu être pire donc on s’estime chanceux dans notre malheur. La gendarmerie a retrouvé les 3 brigands en moins de 24h. Nous avons passé beaucoup de temps à la gendarmerie pour la déposition puis au Palais de Justice avec le procureur général. Tous ont été d’une remarquable efficacité.

Aucun fait similaire n’est survenu dans les 40 dernières années dans cette sous-préfecture. C’est très rare en Turquie et ça aurait pu arriver n’ importe où. Nous n’avons pas eu de chance c’est tout et nous comptons sur vous pour véhiculer ce message. Ça fait réfléchir sur les lieux où nous pensons dormir à présent et de toute façon nous sommes incapables de redormir dans notre tente pour l’instant.

Juste après l’agression, nous avions envie de tout arrêter et de rentrer immédiatement en France. Après quelques jours de repos, nous trouvons dommage d’avoir dépenser tant d’énergie à mettre en place ce projet et de tout stopper d’un coup. Pour l’instant, nous ne savons pas encore dans quelles conditions nous poursuivons. Le problème du vélo, c’est que quand on est fatigué, on a envie de s’arrêter. Parfois, il faut faire 10km de plus pour trouver un lieu sûr et en fin de journée c’est trop. Ici, tout le monde nous dit que ce serait dommage de ne pas continuer. Le Sous-Préfet nous encourage à aller de l’avant et à ne pas briser notre rêve.

Nous avons la possibilité d’alléger au maximum nos bagages et/ou de prendre deux vélos pour mieux rebondir. Cependant, cette mésaventure nous rend plus humble et nous doutons désormais de nos capacités… Nous avons eu l’idée de poursuivre en moto 125cc, en prenant les mêmes routes qu’en tandem. Nous avons choisi la moto turque de nos rêves : la Kanuni Breton ! Kanuni c’est Soliman le Magnifique, le faiseur de loi. Et le modèle qui nous plait s’appelle Breton, c’est un signe du destin pour Jean… Nous pourrions faire du 20km/h de moyenne même en montée ! Le seul hic : nous n’avons pas le permis moto et il est obligatoire en Turquie... Comme, nous nous sommes fait vacciner du camping libre par 3 sauvages, nous dormirons chez l’habitant ou à l’hôtel. Ce qui va faire grossir le budget hébergement…

Bref, pour l’instant, rien n’est décidé, nous sommes dans le flou et peut-être que vos réactions nous aiderons à décider.

Gros bisous à tous.